À partir de la France

Alors que au cours des années 1935-1945,  la mission au Basutoland,  puis au Natal avait vu des Sœurs principalement d’outre-Atlantique se lancer dans l’aventure missionnaire, la fondation de nouvelles communautés  au Bénin et au Togo va être le fait de la Province France presque exclusivement. N’y viennent que quelques Canadiennes et Américaines .

Il est vrai que les relations entre le Dahomey et la France ainsi que la langue officielle favorisent ces nouvelles implantations. Le Dahomey, ancienne colonie, vient juste d’obtenir le 1er août 1960, son indépendance. Et si les langues locales supplantent le plus souvent le français, cette langue est la langue officielle du pays.

Influence de Mgr Gantin

Démarche de Mgr Bernardin Gantin

 « Un jour d’octobre 1958 un téléphone des sœurs au service de l’évêché d’Angers annonçait la venue à La Salle d’un jeune évêque Dahoméen, évêque auxiliaire de Cotonou Il venait chercher des religieuses pour l’évangélisation de son diocèse. » (il faut se souvenir des liens que Mgr Chappoulie, évêque d’Angers entretenait avec les Eglises d’Afrique occidentale).

Ce jeune évêque est nommé à la tête du diocèse de Cotonou en 1960. À cette date, le Dahomey compte de nombreux prêtres autochtones, 45 % pour le diocèse de Cotonou et presque 50 % pour celui de Porto Novo.

Mgr Gantin veut développer l’enseignement privé et pour cela il a besoin de religieuses. Déjà il a encouragé la congrégation autochtone de Calavi dans ce sens. Il demande d’ailleurs aux FCSCJ de La Salle de Vihiers d’accueillir quelques-unes de ces soeurs « Petites Servantes des Pauvres » pour une formation en France. Avant même le départ des premières Françaises à Athiémé, deux sœurs Dahoméennes, Sr Saturnine et Sr Lucie, arrivent le 29 août 1960 de Calavi à la Maison Mère.

En septembre 1962 Mgr Gantin « heureux des progrès de Sr Saturnine et de Sr Lucie prévient La Salle qu’il envoie une troisième sœur pour qu’elle s’initie à la formation des novices et qu’elle assiste aux instructions de la Mère Maîtresse.

Sr Marie Colette se prépare donc chez les FCSCJ le La Salle de Vihiers à ses futures fonctions tout en profitant de différents cours pour parfaire sa culture religieuse et humaine, cours de sténo et dactylo entre autres. Elle participe aux sessions de formation pour religieuses, les cours de M. l’Aumônier et chaque jeudi à Angers les cours de doctrine pour novices de seconde année et jeunes professes, elle reste seule l’année 1963-64, malgré le retour au pays de ses deux compagnes en septembre 1963. »

Notes historiques des Filles de la Charité du Sacré-Coeur de Jésus,
Service des Archives 2015′
S. Bernadette Grimaud et M. CL

Un projet qui voit le jour

Depuis longtemps, Mgr Gantin demandait des Sœurs pour la mission d’Athiémé. Son prédécesseur, Monseigneur Parisot fonde la Mission Saint Louis d’Athiémé en 1895. Il consacre cette mission au Sacré-Cœur le 30 août 1942 et désire intensément la venue de Religieuses pour l’éducation chrétiennes des enfants, le soin des malades et la tenue des sacristies. Cependant, il ne verra pas son rêve réalisé car il meurt le 27 avril 1960. Ses supplications se font sans doute pressantes près de Dieu puisque au mois d’août de la même année, Mère Madeleine du Sacré-Cœur et le conseil général acceptent la proposition de Mgr Gantin et préparent  un voyage au le Dahomey.

Étude des lieux

Le 17 août 1960, Mère Madeleine du Sacré-Cœur et Mère Madeleine du Saint Sacrement s’envolent en Afrique de l’Ouest. Le 18 au matin, Mgr Gantin les accueille à l’aéroport de Cotonou. Il célèbre la messe dans sa chapelle privée et la matinée se passe à organiser des randonnées afin de visiter tout ce qui a rapport à la fondation d’une mission à Athiémé, puis c’est le départ pour Athiémé dès 6h du soir. Le Révérend Père Chauvin est là pour accueillir les visiteuses.

Les voyageuses couchent dans une pièce du rez-de-chaussée. Le bruissement de la brousse et le cri des chauves-souris empêchent le sommeil une bonne partie de la nuit. Le lendemain 19 août, c’est la visite de la Mission, suivie de celle d’Azové, où se dévouent les Sœurs de la Sainte Famille de Grillaud de Nantes, puis celle d’Abomey et du musée.

Dès l’après-midi du samedi 20, c’est le retour à Cotonou pour reprendre l’avion  le dimanche matin. Les deux voyageuses étaient  heureuses d’entrer en France.

Ce voyage-express a tout de même permis une vue d’ensemble du nouveau terrain d’apostolat et la supérieure générale fait aussitôt appel à trois sœurs volontaires pour la nouvelle mission en terre étrangère.

Notes sur Mgr Gantin

Bernardin Gantin, né à Tofo au Dahomey le 8 mai 1922 et est mort le 13 mai 2008 à Paris en France. Il est consacré évêque en 1957. En janvier 1960, il devient archevêque de Cotonou, puis il est créé cardinal en 1977 par le Pape Paul VI. Comme cardinal, il a exercé plusieurs fonctions au sein de la curie romaine.

Le Cardinal Gantin est nommé président pour la Commission pontificale pour l’Amérique latine et Préfet de la Congrégation des Évêques en 1984 par le Pape Jean-Paul II. En 1993, il devient le doyen du Collège des cardinaux, et ainsi le premier cardinal africain placé à la tête d’un dicastère. Ayant atteint la limite d’âge, il ne peut participer au conclave de 2005. Le cardinal Gantin meurt à Paris en mai 2008, quelques jours après avoir fêté ses 86 ans.

 

La congrégation gardera toujours des liens étroits avec Mgr Gantin

En septembre 2000, le Cardinal Gantin, ayant appris qu’une fcscj du Bénin est envoyée aux études à Rome, il ne tarda pas à la rencontrer et à exprimer sa reconnaissance à la congrégation des fcscj. Il disait : « c’est moi qui ai fait venir les FCSCJ au Bénin, mais je n’ai jamais eu la chance de leur exprimer ma gratitude comme cela se doit. Par toi, l’occasion m’en est donnée. Et comme un père, il a veillé sur la sœur, qui a son tour est restée proche de lui jusqu’à sa mort.

« Je savais comme beaucoup d’autres que le désir du Cardinal c’était de mourir ici au Bénin. Il y a quelques mois il m’a demandé de le rejoindre à sa résidence, juste pour me remettre quelques souvenirs, entre autres sa première bible de jeune prêtre, une belle couronne faite de coquillages, un volume des lettres du Pape Jean XXIII à sa famille et un sac (serviette) Il  me dit en me remettant la serviette : « c’est avec cette serviette que j’ai fait tous mes voyages apostoliques, je ne voudrais plus aller en Europe, je te la laisse. » Avec émotion et les larmes aux yeux j’ai accueilli ces présents très significatifs pour moi ».

Témoignage de Sr Yvette Nutsugan  dans La Croix du Bénin « A DIEU » N° spécial après la mort du Cal Gantin le 13 mai 2008 (il est décédé à l’hôpital G. Pompidou en France).           

Fondation au Bénin

Cérémonie de départ missionnaire

Le 2 octobre, en présence d’une foule nombreuse, Monseigneur Veuillot donnait les lettres d’obédience :
S. Léone de Notre Dame, infirmière et supérieure de la communauté.
S. Marie Adèle, directrice de l’école
S. André du Rosaire, aux affaires de la communauté et sacristine

Départ des trois premières missionnaires pour Athiémé

Le 10 octobre avait été fixé comme date de départ pour l’Afrique, mais un incident survint, motivant une revue de l’appareil, ce qui retarda l’envol de 24h. Les voyageuses profitent de ce retard pour se rendre à la Rue du Bac, confier à Notre Dame leur futur apostolat.
Le 11 octobre à 20h, en la fête de la Nativité de Marie, La DC7 réparé, file vers l’Afrique où il fera escale à Niamey.

Le mercredi 12 octobre 1960 à 8h du matin, c’est l’atterrissage à Cotonou. Son Excellence Monseigneur Gantin accompagné du Révérend Père Battisa, provincial des Missions Africaines de Lyon, accueille les arrivantes. Madame Philippe, fille du Docteur Bézin de Vihiers est là avec ses 4 enfants. Le Révérend Père Chauvin, non prévenu du retard de l’avion, était venu la veille avec la monitrice Codjia.
Mgr Gantin, conduit alors ses voyageuses à l’évêché où il célèbre la messe dans sa chapelle particulière pour elles et pour leurs familles. Nous en sommes tout émues.
Après la messe, nous faisons une visite officielle chez Monsieur MAGA, Chef de l’Etat. Madame MAGA offre le champagne pour fêter notre arrivée.

Les sœurs Notre Dame des Apôtres nous offrent l’hospitalité pour la journée. L’après-midi est marquée par la visite de la cathédrale et celle du cours secondaire où nous dinerons le soir. Nous finissons la soirée en assistant à une séance de cinéma. Un film est passé pour les jeunes filles, puis nous revenons à Notre Dame où nous passons notre première nuit en terre d’Afriique. Le lendemain, nous recevons la visite de Mère Marie-Antoinette et Mère Thérèse de la congrégation des Petites Servantes des Pauvres de Calavi, qui viennent d’envoyer deux de leurs sœurs, Sr Lucie et Sr Saturnine à la Salle de Vihiers pour y poursuivre leurs études.

Il faut aussi penser aux premières emplettes, achats de trois casques à la Procure et de 3 de sandalettes car nous commençons à trouver les souliers lourds et chauds. Nous profitons de cette sortie dans la ville de Cotonou pour visiter quelques magasins et établissement d’Etat susceptibles de nous être utiles plus tard.

 

 

Athiémé

Athiémé, lieu de la première communauté des FCSCJ, est une ville du sud-ouest du Bénin, chef-lieu de la commune du même nom, dans le département du Mono. La population es estimée à environ 57 000 habitants.

Athiémé est à la frontière avec le Togo.
Le Mono, fleuve du Togo et du Bénin, coule en république du Bénin, vers la République Togolaise Athiémé.

Arrivée à Athiémé

A 15 h. ce jeudi 13 octobre, la voiture du ministre des PTT est mise à la disposition des sœurs ainsi que celle du Chef de l’État.

Vers 18 h. c’est enfin l’arrivée à Athiémé. Notre cœur bat très fort car de nombreux habitants sont venus à notre rencontre.. Les femmes des diverses associations ont revêtu leur uniforme et c’est au ralenti que nous apercevons cette foule qui chante, crie et danse autour de la voiture.

À la Mission, nous sommes accueillies par le P. Chauvin, s.m.a. M. Peyrotte, préfet européen et l’adjoint du sous-préfet M. Ayité, par M. et Mme Tenek , ce dernier est gendarme, Mme Codjia, monitrice, et de nombreux habitants du pays. Les cloches de l’église sonnent à toute volée.

Après les premières salutations, les enfants et les jeunes filles prennent place, et sur la véranda du presbytère, bien installées dans les fauteuils, nous écoutons les chants d’accueil et assistons aux danses africaines.

Le dîner a lieu au presbytère en compagnie de Mgr et du père Chauvin. Après le repas, nous nous retrouvons seules dans une nouvelle demeure, le Père Chauvin ayant pris une case en ville pour nous céder sa maison.

Premiers jours à la Mission

La première journée se passe en rangement, puis à visiter la Mission, l’église, la sacristie et les classes. Le lendemain il faut aller rendre visite aux officiels du pays : préfet et gendarme. Le médecin est absent. Les chemins ne sont que boue ; nos robes blanches ont bien piteuses mines. Nous n’avons pas de quoi nous changer, les autres robes étant dans les caisses non encore débarquées.

Le dimanche 16 octobre  3ème jour passé à la Mission, un violent orage éclate. Sitôt la messe, nous enfilons nos chemises de nuit et lavons nos robes dans de petites cuvettes. Le soir, le repassage est un vrai poème ; les robes n’avaient guère séché…, le feu à charbon était tiède car la braise brûlait mal et nous n’étions pas habituées à ce genre de chauffage. Pendant ce temps, la tornade faisait rage. La journée fut rude. Nous nous souviendrons de notre premier dimanche en Afrique.

Et le lundi matin, à 8h30, c’est la rentrée des classes: Quatre-vingt jeunes filles se présentent dans la cour de l’école.

S. Marie-Adèle
(Marie-Adèle Rivereau)

S. André du Rosaire
(André Girard)

S. Léonie de Notre-Dame
(Anne-Marie Ratière)

Les premières sœurs s’installent à Athiémé et entrent progressivement dans leur nouveau champ d’apostolat à peine  3 mois après l’indépendance du pays. Elles y viennent pour faire connaitre et aimer Jésus-Christ .

Elles prioriseront avant tout les visites à domicile pour être plus proches des personnes. Par la prière, la vie communautaire, la catéchèse, les services à la sacristie, l’accueil des jeunes filles, le soin des malades et l’enseignement, elles témoignaient du feu de l’amour du cœur de Jésus qui consumait leur cœur pour les autres.

 

 

Communauté de Comé

La ville de Comé est située au Sud-Ouest de la république du Bénin environ 60 km de Cotonou.Sa population est estimée à environ 80 000 habitants.

Sur le plan administratif, la commune de Comé compte 51 villages et quartiers de ville répartis sur 05 arrondissements.

En 1963, trois Filles de la Charité françaises se rendent à Comé pour ouvrir une communauté qui s’inscrit dans la ligne de nos Fondateurs:
le soins des malades et l’enseignement avec bien sûr des services de pastorale.

S. Maurice de Jésus (Maria Godreau)

Elle était enseignante et directrice de la première école

S. Marie St-Gustave
(Élise Guiton)
Elle est aux soins de santé comme infirmière

S. Anne-Marie Feron

Elle est affectée aux services communautaires et à la  pastorale

En 1972, trois soeurs ouvrent une communauté à Koussu, au nord du Bénin.
Parmi celles-ci, S. Marie-Adèle bénéficie de l’expérience de la fondation à Athiémé en 1960.

Aspect particulier du Nord Bénin

Le nord du pays est principalement constitué de savanes et d’une chaîne de la chaîne de l’Altacora,
montagnes qui se prolongent au Togo et au Ghana, d’une part et au Niger, d’autre part.

Arrière-plan vue de la communauté de Koussou.

Natitingou est une ville du nord-ouest du Bénin, chef-lieu de la commune du même nom et préfecture du département de l’Atakora, donc du village de Koussou.

Koussoukouingou est un village de la commune de Boukoumbé, qui est partiellement occupée par la chaîne de l’Atacora, dont le point culminant (835 m) se trouve sur son territoire, également constitué de forêt claire ainsi que de savane arborée et arbustive.

Cette forêt est presque entièrement dégradée par l’action humaine. Il n’en reste plus que des reliques forestières isolées (forêts sacrées, cimetière, bas-fonds) à Korontière, Kossoukoingou et Kouporgou. Quelques espèces utiles à la population subsistent dans cet environnement globalement sahélisé : baobab, rônier, néré, karité, kapokier, faux acajou. Les espèces animales s’y sont également raréfiées.

Communauté de Kussu

S. Marie-Adèle Rivereau

S. Marie-Adèle fait la catéchèse dans les villages.

S. Marie-Thérèse Brémaud

S. Marie-Thérèse est une jeune soeur bénignoise , professe depuis 1969 seulement.

S. Marie-Paule Boisteau

S. Marie-Paule est affectée aux soins de santé
dans les villages.

Fondation au Togo

Du Dahomey, la congrégation va être demandée au Togo à Kandé.  Trois sœurs s’y rendent en 1962.
Et en 1966, deux autres sœurs se rendent fonder une mission  à Mango.

 

Kandé est la dernière ville avant la traversée du parc de la Kéran. C’est le point de repos avant d’aller vers le Nord , Mango ou vers le sud, Lomé. La population, d’environ 12 000 habitants est essentiellement composée d’agriculteurs et de commençants. Kanté est particulièrement connu pour son marché.

Communauté de Kanté

Les Filles de la Charité du Sacré-Coeur de Jésus ouvrent une communauté à Kanté dès 1962,
seulement deux ans après la première fondation au Bénin.
Trois nouvelles religieuses arrivent de France pour prendre en main la mission de Kanté.

S. Marie Berchmans
(FlorenceGarat)

S. Marie Norbert
(Marie-Antoinette Audebert)

S. Paul de Jésus
(Marie-Madeleine Vergnean)

 Mango

La ville compte est d’environ 42 000 habitants , et la grande majorité a moins de 20 ans. Les principales ressources proviennent de l’artisanat, du commerce et de l’élevage, mais surtout de l’agriculture: culture du coton, du mil, du mas et de l’igname.
Mango est drainée par le deuxième plus grand fleuve du Togo, l’Oti qui alimente la ville et ses environs en eau douce et potable.

Communauté de Mango

S. Anne-Marie Feron
Elle a déjà  l’expérience d’une fondation lors de l’ouverture de la communauté de Comé.

S. Madeleine Thérèse

S. Cécile (Renée Lambert)

La Mission commencée par les trois soeurs pionnières venues de la France en 1960, se poursuit aujourd’hui
dans tous les lieux où nous sommes implantés, avec un regard attentif aux besoins du milieu.

De l’Esprit-Saint, le Père Catroux, notre fondateur, a reçu le charisme comme un Trésor caché.
Il nous a transmis ce Trésor, cette flamme qui l’habite et cela de génération en génération pour la Gloire de Dieu.

« Tendre vers la Plénitude de la Charité en travaillant ensemble à la Gloire de Dieu! »

Nous transmettons cette flamme dans nos diverses œuvres.